Quand je monte à Paris, je prends l'ICE. Je préfère. Plus confort.
Ce matin, je dois me rendre à Lyon et les trains campagne, ce jour-là, sont moins chers qu'un Forbach/Paris - Paris/Lyon.
Je m'enfonce dans un train vêtuste et puant. Le wagon est par définition un lieu clos et quand celui-ci est vieux, les fenêtres s'ouvrent mal et la capacité de rafraîchissement de la pièce est limitée.
2 euros dépensés, à l'achat, pour tester les "espaces tranquilité" de la SNCF.Arnaque, oui !
Le wagon, certes moins rempli que les autres, ce qui n'empêche pas les quelques "riches" passagers de "l'espace tranquilité" de baîller au corneille et plutôt bruyamment, de passer des coups de fil en gueulant bien (parce que le mec de l'autre côté doit sûrement être à des milliers de km et sourd !), de faire mumuse avec bébé...Et j'en passe et des meilleures.
5 heures : que du bonheur.
Sièges de mauvaise qualité, c'est à dire que le wagon en a vu passer... Manque un bout de tissu là, siége élimé ici. Peu de place pour allonger tes jambes, heureusement t'as choisi la place couloir. Et heureusement, ton voisin n'est pas un gros puant mais un charmant jeune cuisinier avec qui tu vas délirer pendant tout le voyage.
Et qui te proposera de partager ses cookies.
Oui, c'est à dire qu'ils sont tellement pertinents à la SNCF que le train du matin de 6h, ils ont pas pensé à alerter le service restauration (Une boîte privée qui sous-traite mais qui faut prévenir avant de partir. J'apprendrai par la suite, et de source sûre, que c'est une erreur humaine, un oubli !). Pas moyen d'acheter quelque chose à manger au wagon-restaurant, puisque celui-ci fermé. Pas de machine à café mais quand même -histoire de ne pas nous laisser mourir de faim (et d'évanouissement, faute d'aération non dérangeante et olfactivement vitale), des bouteilles d'eau que tu payes, petit voyageur, deux fois son prix.
5h, que du bonheur.
Et comme j'ai arrêté de fumer, pas moyen de profiter des nombreux arrêts (!) pour en griller une.
Gare de Lyon, sauvée !
Pour mon voisin, pas de bol, le calvaire continue quelques heures.
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Autre histoire, autre lieu. Gare de Lille. Je suis avec Maman, je suis donc forcément (!) à l'heure, voire légèèèremennnt en avance (une pointe d'agacement ? non !) Le train est en retard. De léger on passe à moyennement beaucoup en avance. On décide de grignoter un truc.
Je tourne en rond, je vais à l'accueil m'enquérir du retard, réponse étonnament peu évasive et polie "une heure et demi de retard".
Moins de 15 minutes plus tard (!!), un 6e sens. On vient de commander, je plante ma mère en lui disant "je vais redemander". A ce moment le tableau affiche toujours l'heure à laquelle notre TGV est censé arriver en gare (cad, 1heure et demi plus tard).
A l'accueil, changement de ton. Arrogance de rigueur. "iIl vient d'arriver". Effectivement, je vois une foule se précipiter vers le quai 8. La nana de l'accueil, encore plus arrogante "et je vous conseille de vous dépêcher, il ne restera que quelques minutes en gare".
Je fonce récupérer ma maman, les sacs et direction, au pas de course, le quai 8.
Tant pis pour la commande. Maman, d'habitude conventionnelle, ne s'enquiert pas non plus du cuistôt que nous avons laissé en plan. Faut dire que c'étaient deux hot dogs frites, il s'en remettra.
Et pour conclure l'histoire : le tableau continue d'afficher l'horaire d'arrivée avec une heure trente de retard quand on monte dans le train... Il doit l'afficher encore...
NB : big up à la SNCF qui nous a remboursé une partie pour cause de retard supérieur à 30 minutes.
Moins de 30 minures, tu peux te brosser, sauf si tu prouves que tu as loupé, du fait du retard de la SNCF, ta correspondance.
Là, la correspondance pour Forbach, on a réussi à la choper. Donc juste remboursement pour le retard. Mineur.
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Dernière histoire.
Les trois ont lieu en juin (Lille), juillet (Lyon) et août (Paris). 3 exemples en 3 mois de l'organisation et de l'exemplarité de la SNCF.
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14 août, je monte à Paris. En ICE. No problem. Le retour sera plus ubuesque.
J'ai réservé le dernier train de la journée. Départ de la Gare de l'Est à 20h40.
Comme je dois absolument rentrer et que je ne veux pas le rater, je prends suffisamment tôt le métro et arrive à 20h02 dans le hall de la Gare.
Entre temps, un jeune Indien, croisé dans les souterrains parisiens, a engagé la conversation et nous continuons de converser dans le hall. A proximité de mon wagon.
35, je le salue, je dois y aller.
Le temps de 4 bises et de me retourner, il est 37.Je m'apprête à lever la jambe (il y a des marches pour monter dans le wagon) quand la porte se ferme devant moi. C'est quoi ce bordel???? Coup d'oeil à la grosse horloge, il est 37 et genre 5 secondes (y a la petite aiguille qui est au début de sa ronde). Des contrôleurs à 10cm de moi et chose à ne surtouuuut pas faire quand tu as des casques à pointe à côté de toi qui s'imaginent être les rois du pétrole (manière polie de dire : gros cons) "Mais c'est quoi ce bordel, il est pas 40... ouvrez-moi cette porte".
Réponse avec le sourire du vicieux casque à pointe "Désolée Madame, mais ce n'est plus possible, le train part à 40, il y a une marge de sécurité, c'est fini !".
Marie, hors d'elle, çà vaut le détour.
Je m'énerve "là-bas, y a encore un wagon ouvert, maintenant il est 38", j'appuie énergétiquement sur le bouton, sors l'iphone pour prendre une photo de l'horloge, les casques à pointe baissent mon bras -non sans une certaine vigueur.
C'en est trop, je pète un plomb, gueule. Ils me laissent prendre la 2e photo.
Fin de l'histoire.
En colère, je dois prendre le train direction Strasbourg où je recroise l'un des casques à pointe qui se permet de me faire une leçon de morale. L'impression d'avoir 8 ans mais je réplique de manière glaciale puis me mure dans le silence sous peine de lui retourner sa pointe à celui-là.
Chéri, à Saint-Avold, vient me récupérer à minuit à Strasbourg.
Un A/R payé 70 euros initialement, auquel je rajoute 80 euros pour le 3e billet + les tickets de péage et le diesel de Chéri et le temps perdu (que lui, je ne rattraperai pas )!
J'enrage.
Le lendemain, je trouve un article dans la presse. Un avocat à qui il est arrivé la même chose et qui a porté plainte (et qui a gagné).
Sa ligne de défense : oui il y a 2 minutes de marge de sécurité mais si c'est effectivement précisé, il n'est nulle part question d'obligation pour le passager.
Marie se sent pousser des ailes.
Reprend sa lettre de réclamation et la peaufine, en précisant l'article "de ses confrères" qui lui rappelle étrangement son cas.
Un ton menacant et quelques semaines plus tard, je reçois un courrier de la SNCF qui accepte de me rembourser mon Paris-Strasbourg et transfère mon courrier au service qualité dans le but d'améliorer le service.
Je n'ose imaginer comment la soirée se serait passée si j'avais eu le teint foncé ou un patronyme à consonnance maghrébine. Je constate juste que "confrères" dans un courrier, ca aide.
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Marie, option mulet
(Gare de Paris, au retour de Lille)
(à revoir sur Instagr.am)
Pourquoi suis-je autant chargée ? Il y a bien mon sac de voyage (le fleuri, au fond), un sac avec des cadeaux (pour Noël) et mon sac à main sur le devant mais que sont ces deux étranges boîtes rouges??? Vous le saurez dans le prochain épisode de MRSL.
MRSL : copyright Doudou (NYC 2009)= Marie Raconte Sa Life